Tatouage et médecine : le tatouage médical


Le tatouage médical, utilisé dans la chirurgie réparatrice du cancer du sein
Le tatouage médical, utilisé dans la chirurgie réparatrice du cancer du sein

Le tatouage médical a toujours existé, au cours de l’histoire et dans des civilisations diverses, sous forme de rites et de croyances visant à éloigner les mauvais esprits, à amener la bonne santé. Il est alors un talisman avec des vertus thérapeutiques et magiques (comme dans le tatouage des femmes berbères par exemple). De nos jours, si on associe rarement la pratique du tatouage avec les vertus guérissantes de certaines croyances populaires, on l’utilise en revanche dans le cadre de la médecine moderne, où il revêt des formes diverses. Le tatouage médical est alors un outil utiliser par le corps médical pour pratiquer certaines opérations, ou pour la chirurgie réparatrice.

Voici des exemples d’utilisation du tatouage dans le cadre de la médecine

Le tatouage est utilisé dans le cadre du traitement du cancer, via l’une des pratiques les plus courantes : la radiothérapie. Elle consiste à exposer les cellules cancéreuses à plusieurs séries de radiations qui vont modifier la structure de leurs informations génétiques. Pour cibler au maximum la zone irradiée par les rayons lors des différentes séances de radiothérapie, qui s’étalent souvent dans le temps sur plusieurs semaines, on utilise régulièrement, en lieu et place du traditionnel crayon dermographique, une méthode de tatouage permettant de marquer par différents points la zone où les radiations vont être envoyées pour traiter les cellules cancéreuses. Ces tatouages médicaux sont ainsi comme des traits de construction pour les radiothérapeutes. Ils sont généralement encrés à une faible profondeur via une aiguille trempée dans de l’encre de chine diluée à l’eau, se limitent à de petits points disséminés aux endroits importants pour délimiter la zone et sont retirés à la fin de la radiothérapie.

Le tatouage médical a une deuxième utilité dans la chirurgie réparatrice, toujours relativement aux thérapies contre le cancer. Le tatouage est alors une méthode de maquillage permanent permettant la reconstruction esthétique de parties du corps partiellement ou entièrement détruites par des opérations d’ablation chirurgicale, et engendrant un préjudice visuel affectant le moral du le patient. Suite à des opérations visant à traiter le cancer du sein, on utilise le tatouage pour recréer les aréoles des seins visuellement, c’est à dire le cercle pigmenté qui entoure le mamelon. Le tatouage permanent pratiqué ici comme un maquillage utilise généralement des pigments d’oxyde de fer. Ces dermopigmentations, méthodes de tatouage reconstructives permettent aux patients de mieux vivre le retour à une vie normale après la maladie. La palette des couleurs disponibles de nos jours pour repigmenter ces cicatrices disgracieuses sont très larges et permettent de respecter la couleur naturelle de la peau, sans que les pigments ne perdent trop leur teinte avec le temps. Il faut néanmoins envisager de pratiquer cette dermopigmantation à nouveau tous les 5 à 10 ans, lors d’une séance d’une petite heure environ. Les séances de tatouage de dermopigmentation dans le cadre de la chirurgie réparatrice du cancer du sein sont en général prises en charge par la sécurité sociale.

Le tatouage comme maquillage permanent peut également avoir une application thérapeutique pour les femmes en fin de cure de chimiothérapie qui ont subit de grosses pertes de cheveux, mais également de sourcils ou de cils. Le maquillage permanent permet à ces femmes de retrouver ces attributs de beauté des yeux via un tatouage de sourcils ou de cils.