Tatouage de serpent : modèles et symbolique du serpent

Modele de tatouage de serpent réaliste
Modele de tatouage de serpent réaliste

Malgré une place réservée dans l’inconscient collectif aux premiers rangs des créatures vivantes les plus effrayantes, et source de nombreuses phobies, le tatouage de serpent est très répandu dans le paysage des tatouages d’animaux, de même que de nombreuses représentations dans d’autres domaines artistiques. Le serpent est un animal aux symboliques très fortes que ce soit au niveau de la religion ou des mythes et croyances dans de nombreuses civilisations

Le serpent est un des plus anciens symboles, utilisé dans de nombreuses mythologies, dans lesquelles il peut s’avérer être un symbole positif comme un symbole négatif, généralement lié aux caractéristiques biologiques des serpents : créatures reptiliennes sans pattes, rampantes, crachant du venin, il est donc plus courant de lui attribuer des connotations négatives liées à son aspect peu avenant. Ce n’est cependant pas toujours le cas et le serpent représente souvent l’opposition de deux tendances antagonistes, ou une figure ambivalente.

Les motifs de tatouage de serpents sont courants partout dans le monde, que ce soit en occident ou en orient. Il s’agit d’un motif du tatouage asiatique très courant par exemple. Le serpent est souvent tatoué de manière réaliste. Il s’agit en effet de l’un des modèles de tatouage qui s’adapte le mieux à n’importe quelle partie du corps, de par la sinuosité de ses courbes. Un tatouage de serpent peut aussi bien venir s’enrouler autour du bras, de la jambe, venir s’intercaler entre les épaules, s’enrouler sur un dos intégral ou encore parcourir les hanches et les côtes. Pour les motifs de plus petite taille, le tatouage d’un serpent peut être réalisé sous forme de bracelet ouroboro, sur la nuque en version discrète. Le serpent est un des rares modèles de tatouages dont la réalisation peut s’adapter à toutes les parties du corps sans exception ou presque. Il est donc idéal pour tous les gouts et les couleurs.

Le tatouage de serpent est généralement réservé aux préférences des hommes de part sa connotation agressive, notamment pour les tattoos réalistes, souvent réalisés en relief. Les femmes lui préféreront généralement une représentation tribale ou philosophique, avec une symbolique liée à la séduction et à son pouvoir. La phobie des serpents étant très répandue aujourd’hui, il s’agit d’un modèle à ne pas mettre entre toutes les mains, la discrimination à l’embauche pour un tatouage de serpent pouvant être plus importante que la moyenne si le motif n’est pas facile à cacher. Les tatouages de serpents les plus communément réalisés sont le serpent à sonnettes et le cobra, qui est un signe de pouvoir dans de nombreuses cultures, notamment en Amérique du nord. Quelques autres espèces de reptiles peuvent aussi être utilisées comme motifs pour un tatouage : le python, le boa, la couleuvre, la vipère astic, le serpent-roi, l’anaconda, le Taïpan, le black mamba, le serpent tigre, la vipère de la mort ou encore le crotale.

Souvent considéré en occident comme une personnification du mal, relié au satanisme ou à un symbole phallique de fertilité, le serpent est historiquement relié au pouvoir divin, à la faculté de guérison et au symbole de la sagesse, source de toute connaissance. De tous temps, le serpent a été connecté avec les dieux de la sagesse. Il est également un symbole d’évolution spirituelle, symbolique liée à sa mue, son changement de peau.

La symbolique du serpent la plus connue dans les cultures judéo chrétiennes est bien sur celle du serpent perfide qui apporte la tentation à Adam et Eve dans le Jardin d’Eden, en les incitant à croquer les fruits défendus de l’Arbre de la Connaissance, qui leur apporte la notion du bien et du mal, comme décrit dans le Livre de la Genèse. Il est dans la bible le symbole de la tromperie et de la séduction. La langue fourchue du serpent, qui se termine par deux pointes partant dans des directions opposées, représentant le mensonge.

Le serpent s’est en revanche souvent vu attribuer des vertus protectrices. On retrouve de nombreuses statues de serpents à l’entrée de temples ou autres lieux saints, dont ils sont généralement les puissants gardiens. Certaines espèces de serpents, comme le crotale ou les cobras pour les plus connus, ont en effet cette faculté d’attaquer lorsqu’ils se sentent menacés, plutôt que de fuir l’adversaire. Cette résistance farouche fait donc des serpents les créatures idéales pour garder l’entrée des temples et l’accès au trésors qui s’y cachent, comme les Nagas à plusieurs têtes (pour l’omniscience) que l’on retrouve dans de nombreux temples à Angkor, au Cambodge, sous la forme de sculptures en pierre. De nombreux temples dédiés au culte de Bouddha présentent des sculptures du Bouddha assis en position de méditation, assis sur un serpent à plusieurs têtes, en référence à la légende de l’histoire de Bouddha et du roi serpent Mucalinda, sorti des racines de l’arbre sacré pour protéger Bouddha des dangers d’une tempête naissante

Le venin des serpents, bien qu’il soit un poison, a depuis des temps immémoriaux eu une utilité dans le cadre de la médecine grâce à ses vertus de guérison. Cette caractéristique lui valent parfois d’être considéré comme un symbole de sagesse ou même de divinité vivant sur terre. La contrepartie de la symbolique liée au poison des serpents est plus proche de nos sociétés occidentales, pour lesquelles le serpent représente la perfidie et la rancune. Les serpents sont liés à l’esprit de vengeance et à la jalousie. Cette symbolique provient du fait que la morsure de certains serpents peut entrainer une mort rapide et sans préavis, d’une rapidité foudroyante

Dans de nombreuses légendes et mythologies, on retrouve des représentations du serpent, parfois reliées à un autre animal, plus fantasmagorique, qu’est le Dragon, un modèle de tatouage plutôt courant également. Citons notamment :

  • Le Nidhogg Nagar, un reptile entre serpent et dragon, Jörmungand (ou serpent de Midgard), fils de Loki dans la mythologie nordique germanique
  • Le serpent naga Indien Ananta Shesha, sur lequel se tient le dieu Vishnu
  • Le serpent chinois : Dans l’horoscope Chinois, le serpent représente la droiture et la volonté, mais aussi la jalousie et la suspicion. Il est vif, recherche amour et admiration, mais possède une perversité qui lui rend détestable l’idée d’être rejeté
  • Le dieu serpent serpent à plumes Quetzalcoatl que l’on retrouve chez les aztèques et toltèques
  • Le serpent Nehebkau qui est pour les Egyptiens de l’antiquité « celui qui exploite les âmes« , le gardien du monde souterrain
  • Le rainbow serpent, python gigantesque des aborigènes d’Australie
  • Le dieu serpent Ratumaibulu des îles Fidji
  • La méduse de la mythologie grecque, gorgone aux cheveux constitués de serpents, dont le père serait Typhon, divinité malfaisante représentée généralement par une créature hybride au corps de serpent
  • Le serpent des mythologies amérindiennes comme chez les Hopi d’Arizona
  • Le serpent dans le Yoga Kundalini, qui représente l’énergie du corps

Au niveau symbolique, philosophique et cosmique, on retrouve également le serpent sous la forme de l’Ouroboro, le serpent qui se mord la queue, formant ainsi un un anneau symbolisant le monde et l’existence, l’infini et la nature cyclique du cosmos. Ce symbole originaire de la grèce antique ferait référence à un serpent de lumière qui résident dans les cieux : la voie lactée. Les anciens Égyptiens utilisaient déjà ce symbole, repris plus tard par l’alchimie et la franc-maçonnerie notamment. La version réelle de l’Ouroboro se rapprocherait d’un reptile à mi chemin entre le Tattoo et le lézard, Le Zonure, ou Cordyle cataphracte (Cordylus cataphractus), originaire d’Afrique du Sud, et que l’on appelle communément lézard d’Armardille.

Voir un serpent dans un rêve peut avoir plusieurs significations : grande force intellectuelle, pouvoir, déception, balance entre le bien et le mal… Lorsque l’on est mordu par un serpent en rêve, on touche alors aux peurs cachées et aux soucis qui nous menacent. Il s’agit généralement d’une alerte. Si le serpent a une connotation phallique, il représente un danger lié à la sexualité

Les mayas voyaient le serpent comme enroulé autour de l’axe central au sommet de l’Arbre du Monde, formant la connexion entre le monde spirituel et le monde réel. Le concept d’arbre du monde, ou arbre de vie, autour duquel s’enroule le serpent, a pour plus ancienne origine connue la divinité sumérienne Ningizzida, dieu de la guérison, de la fertilité et de la magie. On retrouve l’image des serpents enroulés sur le caducée d’Hermès, le bâton de Moïse. Les serpents se croisent habituellement sept fois, comme les 7 chakras de l’hindouisme. Le symbole du caducée illustre notamment l’incapacité de l’homme à contester l’ordre naturel qui sépare les mortels des dieux. Il est donc associé aux rituels de guérison depuis l’antiquité, mais également aux vertus psychopompes d’Hermès, qui guide les âmes après la mort. Le caducée médical provient de la légende d’Asclépios qui eu la révélation des vertus des herbes médicinales grâce à deux serpents.

On retrouve un serpent à sonnette enroulé sur lui-même sur le drapeau de Gadsden, symbole et signe de ralliement des libéraux de Benjamin Franklin pendant la Révolution américaine, avec la mention « Don’t tread on me » (ne me marche pas dessus). La symbolique est liée à celle du serpent à sonnette, inoffensif sauf lorsqu’on lui marche sur la queue. Ce symbole a été repris par James Hetfield et Metallica sur la pochette du Black Album. Quelques autres représentations modernes du serpent sont à retrouver : dans le manga Naruto via le personnage d’Oroshimaru, sur le logo Alfa Roméo, dans le film d’Eric Barbier « Le serpent » avec Clovis Cornillac et Yvan Attal, en tatouage sur le ventre de Snake Plissken, joué par Kurt Russel dans les films New York 1997 et Los Angeles 2013, ou encore dans le surnom Snake du personnage de jeu vidéo Metal Gear Solid

Photos et modèles de tatouages de serpents